jeudi 31 mars 2022

non.) - poésie vente use. - toto

 
 
 
 
toto est n'est pas 
et.
 
... 
 
(poème venteux avec un oiseau) 
 
j'ai voulu prendre une photo d'un livre creusé 
(achevé de déprimer, en vent e), 
 
le vent étant présent, 
il a tourné les pages, 
j'en ai fait alors un court film
 
je vais à la ligne pour dire que c'est de la . 

...

 

dimanche 27 mars 2022

Lettes au père noël, parfum - Vanhonfleur Delabodega

 


 

Bonjour père noël,

J'ai été sage cette année, j'ai pas foutu le boxon, alors à Noël, alors à Noël s'il te plait Père Noël, j'aimerais bien, j'aimerais tendrement qu'on dévide Bernard Arnault comme un bon colin d'Alaska, qu'on le dévide des pieds à la tête, de l'orteil le plus épanché au cheveu le plus las, de la bouche en cœur au cœur sur la main, qu'on le dévide pour en faire des petits morceaux économiques de Bernard Arnault, des petits bouts moins chers de Bernard Arnault qu'on gélifiera ensuite en porte-clés dans de l'ambre dernier cri, comme ça plein de gens auront un peu de Bernard Arnault en trousseau de voiture ou en collier à dix balles et des siècles plus tard, quand des scientifiques retrouveront les petits morceaux de viande de Bernard Arnault dans l'ambre sous la terre, ils pourront reconstituer son code génétique avec celui d'une grenouille et faire revivre un Bernard Arnault tétard géant qui collera aux parois des vitres, et on pourra manger ses cuisses, il sera cloné en batterie dans l'industrie pour les restos turques du futur, et c'est un bo cado de Noël pour tout le monde ça merci.

 

....



PARFUM

Parfum à l'huile de pastèque des Fidji

Parfum à l'huile de raclette de M'Tsangamouji

Parfum à la soupe de squelette de raviolis

Parfum l'extrait de nif-nif laqué dans un resto à 6 euros buffet à volonté sans compter

Parfum la villageoise CEE vanille synthétique de Munich fraise des bois chimiques de Paris is magic

Parfum reine des près pressée avec du cassoulet

Parfum figue à l'aspartam à l'édam à l'âme d'hippopotame

Parfum sucs gastriques d'étudiants la tête dans le cul vomissant sur sa merde un lendemain de cuite à l'alcool frelaté de patate OGM

Parfum au jus de cervelle de naf-naf broyé dans une dévisseuse à vessie

Parfum à la mirabelle queue de poisson fleur de sel

Parfum à la frangipane tête de Supervielle momifiée au caramel de mon enfance

Parfum gras de Babar extrait de nénuphar et lard en barre ou or en tartare

Parfum crâne de piaf baume de papier papyrus de la CAF

Parfum anus de rascasse en vie de la mer morte

Parfum iceberg glue de tue-mouche morve d'albatros

Parfum os de molosse fruits de la compassion jus d'anacondas et écailles d'ananas

Parfum foutre de koala des îles de Manhattan urine de Jonathan de l'Arkansas

et touffe de poils de yack en anorak qui pue du bouc

Parfum goyave des Bermudes bave de moldave en nage

et orchidée de Bethléem

Parfum regard hagard flaque de sang poisson lune à l'encre de seiche

et rognons d'homard au curry du Bengale

Parfum cœur de palmier foin mauvais orge moche

Parfum sueur d'étoile

Parfum lueur de poils

Parfum stromboli de pisse de coccinelle

Parfum côtelette qui bat de l'aile

Parfum extrait de morve de nez de beatnik de Californie à l'orange de Florence

Parfum tête de cigogne éventrée bébé gratuit

Parfum glaire de yuzu de babouin boulimique

Parfum ribs en rab de rat rance

Parfum muqueuse de ministre moulée à la louche

Parfum sexe androïde de poète androgyne

Parfum poubelle de chirurgie esthétique


jeudi 24 mars 2022

mercredi 23 mars 2022

La roue - Luis Mendez

 

Ce malaise a déjà eu lieu
Ce qui s’en est suivi aussi
Un scénario renouvelable
Un vivier à remakes
Dirait-on
Des fondations s’effondrent
À tout jamais
Croirait-on
C’est sans compter l’opiniâtreté
Des médecins d’obédience
Ils en posent
Des pansements
Des plâtres
Des onguents
Des leurres
Et la machine repart
Pour un temps
Qui n’est pas éternel
Et l’efficience des charlatans
Faillit encore une fois
C’est alors qu’on fait appel
Aux cuisiniers d’obédience
Ils ressortent des tiroirs
Leurs vieilles recettes
Un monstre apparaît
Bien qu’il fût toujours là
De faux dieux s’insurgent
Forcément timidement
Qui n’est pas un monstre
Est un dieu
Bienveillant subterfuge
Qui s’attache avec d’autres
À rétablir un ordre
Qui régentait
Avant le malaise
Et ceux qui ne sont
Ni monstres ni dieux
Subissent
Auparavant à présent
Et ensuite.
 
LM (15 mars 2022)

Untitled - Muhammad Shehzad Majeed


inks on canvas

22 inches wide and 24 inches in height


My name is Muhammad Shehzad Majeed, Born in Lahore 1975. I did MFA FINEARTS Gold medalist in 2005 from college of Art&Design University of the Punjab Lahore Pakistan. I had taught in five different universities nationally and I am actively participating  nationally and Internationally, I had participated in Global Multimedia Visual Poetry stand 2021 Portugal, BAU BAWAVES 17 2021 Italy.  The restructured letters by Muhammed Shehzad Majeed at Marsh Flower Gallery west Yorkshire UK 2021, Asemic Expo 2020 Italy, Attic Zine Green International series Marsh flower gallery west Yorkshire 2019  Global Multimedia Visual Poetry stand 2019.

 

mardi 22 mars 2022

How We Gather God-Like the Real Wake of Our Intention - Andrew Brenza




Bio: Andrew Brenza’s recent chapbooks include O (nOIR:Z), Geometric Mantra (above/ground press), Poems in C (Viktlösheten Press), and Waterlight (Simulacrum Press). He is also the author of multiple collections of visual poetry, including Smear (BlazeVOX), Automatic Souls (Timglaset)), Alphabeticon & Other Poems (RedFoxPress), and Spool (Unsolicited Press). He newest book, Compass, was just released by RedFoxPress.

 

jeudi 17 mars 2022

on va voir l'autre - Victor Plantey

on va voir l'autre, on est surpris de se retrouver nez à nez avec elle. pas plus tard qu'il y a quelques secondes j'étais chez moi, et je me suis dit que j'allais sortir. puis après je l'ai vu qui sortait du boulot, pas loin de chez moi. elle était de dos, j'aurais pu la laisser partir. un mouvement m'a fait aller vers elle, et je me suis dit que j'allais bientôt être surpris d'être face à elle, rentrant dans une rencontre avec elle. en effet c'est surprenant, on se retrouve vite le visage proche l'un de l'autre, et puis après il y a quand nous partons. quand nous nous sommes séparés. c'est surprenant aussi la séparation, car on dirait que pas plus tard qu'avant nous étions ensemble. nous nous parlions. mais déjà quand nous avons commencé à parler, et même avant peut-être, il y avait cette sensation que ça allait se finir. elle m'a vu, nous étions content, on était contents de se voir dans cette belle journée. je pense que le beau ciel allait bien avec nous comme ça. on s'est souri, c'était un sourire du genre on va exister, on va pouvoir exister et en plus il fait beau. beau ciel bleu. et puis après on s'en est allé mais dés les premières phrases on sentait, on sentait pas qu'on parlait vraiment. c'était peut-être même avant, quand je me suis approché d'elle. ça allait commencer, mais pourtant quelque chose était terminé dés le départ. ce n'est pas terminé non plus. on continue. c'est quelque chose qui ne commence pas. qui ne finit pas. on se demande alors ce qu'il se passe. c'est une approche, c'est ça qu'il se passe. c'est l'approche d'une approchée seulement mais de quoi. on dirait seulement d'une venue, d'un mouvement sans début ni fin, et puis après un éloignement. ensuite elle retournerait à sa tristesse. une fois loupé le coche on ne saurait plus quoi dire. il faudrait mettre ses phrases au bon endroit. il faudra trouver les bons mots pour être avec elle. peut-être il faudrait se taire. il y a en tout cas un coche qu'on raterait. et puis après ce sera trop tard. il faut comme tenir en suspens. qu'est-ce que je dois tenir en suspens. alors que c'est  terminé. je dois tenir en suspens de nous pendre dans nos bouches. et ces histoires de venir, de s'en aller. on s'est parlé de prendre un café. je sais plus ce qu'on a dit. quelque chose retombera ensuite. ce sera la nuit noire avec ses démons. ses démons vont ressortir le soir. il faut être attentif en cas où une vraie parole sortirait. il y a des moments où on dit des vraies choses. ou peut-être s'agit-il plutôt de se taire. il y a des moments où on se terrerait et la parole avec. pardon pour ses apories. mais il faut voir la parole comme un truc poreux. une éponge qui gonfle avec quelqu'un qui avance dedans. qui se rapproche d'elle, pas à pas, sur le sol pierreux. avec le temps spécial et beau qui l'éclaire. et juste avant j'étais chez moi, et un soulèvement de mon corps, m'a fait sortir de chez moi. tout comme quand je suis allé, quelque chose m'a comme tiré vers elle. et je lui ai souri, presque automatiquement. un sourire que j'ai dégainé comme ça. elle a toujours été avant moi. on cherche à naître. on est avant la naissance. mais c'est en même temps. et c'est après. on aurait pas du formuler ça comme ça. on aurait rien du formuler. on préférerait ne pas dire, ni faire. on se reformerait avec nos mains. je m'approche d'elle. c'est comme une attente. et une éteinte aussi. un regret. c'est une approche qui s'approche. je me rapproche de ce mouvement. puis mon éloignement. l'éloignement semble être mêlé à l'approche. dans le ciel bleu de la belle journée, dans Marseille, dans nos vies dans Marseille. Ces nuits qu'on a, ces nuits qui font bien vies. vies belles dans la beauté de Marseille. J'ai vu sa vie. J'ai vu nos nuits, on s'est regardé nos nuits, sachant que quelque chose était comme en train de partir aussi. le sourire allait avec la belle journée. c'est comme automatique. c'était même avant nous. avant que je naisse. il y a quelqu'un arrivé après. qui reformule la chose; il se rapproche que de son baragouinement. Comment il remâche ça. puis il se crache dedans. mais d'abord il doit commencer. J'ai mis un pied dans l'escalier. Et dés ce pied j'étais avec elle on dirait. meme avant le pied. j'ai vu une mendiante et je suis partie. elle m'a demandée du lait pour son bébé et j'ai dit j'ai que ça tenez. puis après je suis reparti. ou je ne sais pas ce qu'elle m'a demandé. ensuite elle retomberait dans le noir. je dis la tristesse et le noir mais qu'est-ce que j'en sais. j'ai comme déjà raté le coche dés le départ. je sais néanmoins qu'il faut tenir quelque chose en suspens. il y a maintenant cette joie de se voir. et cette existence, et cette belle journée. c'est tout d'un, tout semble venir d'un seul coup. on dirait à la fois que ça ne vient pas, ou que c'était déjà là avant. qu'il y avait toute cette chose à priori. nous, à Marseille, ses problèmes, nos vies dans nos corps, sur la pierre, dans le ciel bleu. une rencontre un peu au hasard. qu'est-ce qui a fait que je suis arrivé vers elle. qu'elle m'a aperçu. c'est surprenant  parce que ça ne s'est pas passé vraiment. j'étais déjà avec elle avant. mais moi je n'ai jamais été avec moi. je me suis coupé la chique avant. mais je me suis rapproché de l'autre quand même. car ça ne me coupe pas vraiment la chique. c'est une parole qui s'étire. c'est un mouvement sans bords, sans points. j'ai essayé d'articuler quelques choses. pour ne pas que ça retombe trop vite. ou peut-être était-ce pour tomber. je ne sais pas de quoi j'ai peur avec elle. de mourir ou de ne pas mourir ou de formuler la chose ainsi, c'est une peur comme une honte. on voit vraiment pas de quoi on aurait honte si ça ne se formule pas ainsi. si la mort est cette vie et que les deux termes ne veulent rien dire. sa tristesse par exemple elle ressemble à ce ciel bleu. je sais pas ce que je veux dire par cela, tristesse. tristesse c'est quand on dit hier j'étais triste. c'est pas un truc au présent. je sais qu'il y aura des moments orageux mais là on est dans la belle journée et le bonheur. "bonheur". on dirait que les moments orageux j'en parlerai comme je parlerai de ce ciel. que je confonds un peu cette mort qui va arriver et puis cette vie là. mais je ne confonds pas totalement. je maintiens quelque chose. il y a quelque chose en suspens dans notre sourire. c'est comme un sourire avant nous. c'est la journée bleue qui ressemble à du noir. le terme bonheur et tristesse ce sont des mots pour voir qu'on est dans la nuit. et qu'elle s'ouvre aujourd'hui. un ciel ça ne se demande pas si ça existe, ça pousse, ça existe. ça ne se dirait même pas qu'il y a une contradiction. c'est le désaccord total. ce n'est pas vraiment le mal dans le bien. c'est un peu ça, mais c'est au point de confondre les deux, de ne plus savoir vraiment ce qu'on voudrait. c'est sans ces mots là. il y à tout qui va commencer. car ça n'a pas commencé encore, et ça n'a pas terminé, malgré que ça commence et que ça termine, tout le temps. il y a quelque chose qui avance, qui s'approche, nous allons nous voir. nous allons voir des choses nouvelles. jeunes. les orages qu'on connait qui viendront, et le fait qu'on ne les connait pas bien, seulement en rapport avec cette belle journée. que cette pensée d'orages passe, qu'elle met en lumière ce beau ciel, le leurre de ce ciel peut-être mais le leurre de l'orage aussi. que l'un et l'autre semble se tenir la main mais dans quelque chose qui confond même ces termes de bien et mal. mais le ciel comme une nuit dans laquelle on entre, plein de possibilités parce que sans mots.

Schtroumpf Travail - Thomas Lamouroux

Le travail rend libre.


Schtroumpf travaille.


Schtroumpf a un travail.


Schtroumpf est libre.


Schtroumpf ne chôme pas, il n'est pas au chômage.


Schtroumpf ne risque pas de se perdre.


Grâce à son travail, tous les matins, Schtroumpf sait où aller.


Tous les matins, Schtroumpf va au travail. Tous les matins, le travail de Schtroumpf commence. Le travail de Schtroumpf commence par aller à son travail. Schtroumpf travaille. Schtroumpf est toujours au rendez-vous de son travail. Tous les matins, Schtroumpf n'est pas malade. Schtroumpf se lève et va tous les matins à son travail. Le travail de Schtroumpf commence par ne pas être en retard. Tous les matins, Schtroumpf est présent et ponctuel à son travail. Schtroumpf est un bon travailleur, il n'est pas en retard. Schtroumpf sait où aller, il ne se perd pas en route, il va droit à son travail.


Schtroumpf ne se perd pas. Schtroumpf sait où est sa place. La place de Schtroumpf est à son travail. Schtroumpf sait ce qu'il a à faire. Schtroumpf travaille, il a bien travaillé. Schtroumpf fait du bon travail.


Schtroumpf travaille.


Schtroumpf est travailleur.


Les travailleurs font les gestes et les paroles du travail.


Les bons travailleurs font d'admirables démonstrations de travail inspiré.


Schtroumpf travaille bien, il est un bon montreur de travail, il montre qu'il travaille admirablement.


Schtroumpf est un bon travailleur, il a le sentiment chevillé au corps. Le sentiment du travail articulé qui l'entraîne. Le sentiment du travail qui est le mécanisme de son entraînement aussi sûrement que les bielles d'une locomotive. Le sentiment mécanique de devoir faire son travail. De devoir bien travailler pour faire son travail. Le sentiment d'acier du respect que donne le travail dans les règles et le don de soi.


Grâce au sentiment mécanique, le travail avance sur des roues, Schtroumpf est sur de bons rails, il ne se perd pas.


Schtroumpf travaille, il se donne à fond.


Schtroumpf est travailleur, il sait qu'on le regarde.


Schtroumpf travaille. Schtroumpf sait que tous les Schtroumpfs regardent tous les Schtroumpfs. Si les Schtroumpfs ne se regardaient pas entre eux, ils ne seraient pas bien gardés et le travail serait sans raison. Tous les Schtroumpfs se regardent entre eux pour voir s'ils travaillent.


Schtroumpf travaille.


Schtroumpf travaille dans un bureau. Schtroumpf travaille en usine. Schtroumpf est à la vente. Schtroumpf est sur un tracteur. Schtroumpf travaille. Schtroumpf travaille dans le démarchage. Schtroumpf travaille dans la plomberie. Schtroumpf travaille dans le compactage du bitume des routes. Schtroumpf travaille dans le ramassage des déchets avec une pince. Schtroumpf travaille. Partout Schtroumpf travaille. C'est un cercle. Partout Schtroumpf travaille, pour que partout où Schtroumpf travaille, le travail soit. Et partout où le travail est, aucun Schtroumpf n'est perdu.


Schtroumpf travaille.


La femme de Schtroumpf aussi travaille.


Schtroumpf travaille le cœur content.


Schtroumpf travaille en sifflotant car il a le cœur léger. Schtroumpf est heureux car il rentre avec le sentiment d'avoir bien travaillé. Schtroumpf sait qu'il a bien travaillé à son travail s'il s'est bien tué au travail. Quand Schtroumpf a fini son travail et qu'il se sent fatigué de son travail, Schtroumpf sait qu'il peut mourir le cœur content.


Les enfants de Schtroumpf aussi travaillent.


Les enfants de Schtroumpf travaillent bien à l'école. Ils ont bien travaillé. S'ils travaillent bien, et s'ils continuent de bien travailler, plus tard, ils auront un bon travail. Ils ne seront pas perdus. Ils sauront où aller. Ils iront au travail. Ils iront avec le sentiment de bien travailler qu'ils ont eu chevillé à l'école. Les enfants de Schtroumpf sont sous bonne garde dans le monde de l'école qui cheville. Plus tard, les enfants de Schtroumpf auront un travail.


Ainsi les Schtroumpfs seront bien gardés.
 

mercredi 9 mars 2022

bourre-le-mou - Jimmy

je suis bourre-le-mou
je suis en roue libre
et pis juliette, et pis les filles, et pis conseils
c'est pas comme si le jaune pisse de la bière m'inspirait
regardez-moi; chercheur d'emploi
bourré à 15h avec ses c.v. dans les bras
trainant sa jambe de bois
et tiraillé de silence / j'ai pas ma place ici
ce matin j'allais crever
j'aurais peut-être préféré

zoom en 3D dans ta rue plate
rah si seulement j'étais une nana qu'on harcèle dans la rue
plutôt qu'un con qui s'y enterre

alors c'est dark
l'intérieur-dark ouais
comme les rues calmes
ici, y'a pas de bénèf à se faire

alors j'écris dans le grand silence
sans rien à dire, un peu bourré à la blondasse
à jeun, surtout, sans trop à dire
ni aucun goût pour me faire du bien
putain j'ai faim

faim de vie, faim de toi, faim de femme
flamme de fin — rousse ambrée en deuxième position
c'est tout le timing qui grince
chaque seconde qui s’emboîte mal
chaque minute qui s'empile et chaque mois qui s'emploie
à nous faire devenir dingues
nous changer en ratés
en inconnu qui se tait
pleines interstices au soleil

j'ai plus grand chose qui tient
qu'un passé glorieux à te résumer
un avenir pourri à craindre
et un présent qui bouze
ouais, comme les merdes de vaches

le big game a gagné
et moi je t'emmerde sans m'emmerder
j’enchaîne les films

sûr qu'il faut bouffer et payer son loyer, on arrête pas de me le dire
sûr que la logique individualiste des toilettes fermés à clefs
ça va un temps avant d'en chier vraiment devant toute la société

bon et si le sun donne rendez-vous au vendredi, j'y serai
et puis
je rétropédale dans les années 90
à force de seconds rôles
vous en avez pas marre les filles?
et à force de punch-line
où les silences font mal
non
je veux dire, en ce moment;
je vois des Schiappa partout, que des vraies connasses, je te jure
heureusement que j'y crois encore un peu
à l'amour-blatz
au puzzle éparpillé
où vos chuchotis à couvert
me pousseraient à faire comme d'intenses sacrifices
j'y crois encore; mes couilles, désormais
tout est devanture
tout est dans le psy-net et sur les smiles
je suis gros connard, si c'est ça que tu veux
arrête ton char

non, moi, ce soir
je vais encore me taper une I.A.
ou me faire spamer la queue par un androgina
et demain je désosserai mon pragma
avec des contrats courts
pour remodeler mon assistanat
à l'échelle de ma barbe de cinq jours






— Jimmy

dimanche 6 mars 2022

Lucien Brelok


 extrait de Burins Hydrocarbures, Ni fait ni à faire

...


Chat de la casse, rebut,
pourri de sous les bras,

Lucien Brelok grandit

entre un local poubelle

et des roues de vélo voilées ;


survit en léchant des couvercles

de conserves (choux de Bruxelles) ;

revend ses tétanos inoculés multiples

sur le bout de la langue

au marché noir avec du teuch ;


ne défend rien

sinon le mot « wassingue »

et l’expression « à pieds d’chaussettes »


ne ressent rien non plus

sinon les nénuphars,

et les grenouilles

et la lutte des classes

et l’ambiance aiguisée

des night shops à pas d’heure.


Vit et

Pose des arrêts

A Lille


Ex-membre et membre pour toujours de Bizoubiz

(fanzines, 6 tomes & 1 HS, à Lille, RIP jusqu’à c’que)

A publié des fois dans le fanzine Violences

(le meilleur des meilleurs à ses paupières scrofuleuses)

Et dans d’autres trucs moins notables aussi.


Deux livres, un bébé livre

A son actif :

Glossolalies pour bègues, Cormor En Nuptial, 2019, Tamines, Belgique

Burins, Hydrocarbures, Ni fait ni à faire Editions, 2021, Rennes, France

Juste avant de rentrer, Collection Giratoire, Editions Karbone, 2020, Montpellier France.


N’a jamais (de mémoire)

Mangé de moussaka.

Trouve le mot marrant.

https://lucienbrelok.wordpress.com/